PRIX DE LA LITTÉRATURE ARABE 2021 DÉCERNÉ À JOKHA ALHARTHI ROMAN LES CORPS CÉLESTES

Le Prix de la littérature arabe 2021, créé par l’Institut du monde arabe et la Fondation Jean-Luc Lagardère,
est décerné à l’auteure omanaise Jokha Alharthi pour son roman Les Corps célestes (éditions Stéphane Marsan) traduit de l’arabe (Oman) par Khaled Osman.

L’écrivaine relate l’histoire du village d’Awafi, à Oman, où vivent trois soeurs en âge de se marier. Maya, la couturière, épouse Abdallah, fou d’elle ; la sage Asma s’unit à Khaled par devoir ; Khawla, l’insoumise, attend le retour de Nasser, parti étudier à l’étranger. A travers les amours et les deuils de ces femmes et de leur famille, ce roman évoque les mutations qui transforment la société omanaise.

“Je suis heureuse de savoir que mon roman contribuera à faire connaitre la littérature arabe et plus particulièrement la littérature omanaise (qui n’est elle même pas toujours mise en avant au sein de la littérature arabe), en langue française. J’espère que cela pourra encourager les lecteurs, qu’ils soient familiers ou non avec les écrivains omanais et arabes, à se plonger dans le monde fascinant de la littérature arabe”.

Le jury, présidé par Pierre Leroy, et composé de personnalités du monde des arts et de la culture ainsi que de spécialistes du monde arabe, a salué « un roman captivant et poétique qui permet de découvrir une société omanaise en pleine mutation, ainsi que les conditions de vie et les aspirations de sa population. Bien qu’il soit ancré dans la réalité omanaise, ce livre parle pour toute l’humanité et s’adresse à l’universel ». Le jury a également souligné « la qualité littéraire remarquable de la traduction de Khaled Osman qui réussit magistralement à transmettre l’esprit de l’œuvre ».


Jack Lang, président de l’IMA, a rappelé le caractère unique du Prix et son rôle essentiel en tant que «caisse de résonnance pour les écrivains qui témoignent de l’extraordinaire vitalité de la littérature contemporaine arabe ». Jokha Alharthi succède à l’écrivain soudanais Abdelaziz Baraka Sakin qui avait reçu le Prix de la littérature arabe en 2020 pour son roman Les Jango (Zulma) traduit de l’arabe par Xavier Luffin.

Elle s’inscrit ainsi dans la lignée des auteurs talentueux qui ont été récompensés par le Prix de la littérature arabe, à l’image de Jabbour Douaihy, le premier lauréat du Prix en 2013. Primé pour son roman Saint Georges regardait ailleurs (Sindbad / Actes Sud), il est décédé le 23 juillet dernier au Liban, laissant derrière lui une importante œuvre romanesque. Les équipes de la Fondation Jean-Luc Lagardère, de l’Institut du monde arabe et les membres du jury rendent hommage à ce grand écrivain.

Jokha Alharthi est née en 1978 à Oman. Elle est professeure au sein du dépar￾tement d’Arabe à la Sultan Qaboos University, à Mascate. Elle a fait ses études à Oman et au Royaume-Uni, où elle a obtenu un doctorat en littérature arabe classique à l’Université d’Édimbourg. En 2019, son roman Les Corps célestes devient le premier roman de langue arabe récompensé par l’International Booker Prize et le premier roman d’une auteure omanaise traduit en langue anglaise.

Promouvoir la diversité de la littérature arabe créé en 2013 par l’Institut du monde arabe (IMA) et la Fondation Jean-Luc Lagardère, ce prix (doté de 10.000€) est l’une des rares récompenses françaises distinguant la création littéraire arabe. Elle promeut l’œuvre d’un écrivain ressortissant de la Ligue arabe et auteur d’un ouvrage écrit ou traduit en français. Valoriser et diffuser en France la littérature arabe en plein temps fort de la rentrée littéraire, telle est la volonté des fondateurs de ce prix, qui s’ins￾crit également dans le travail de fond mené par l’IMA, plus largement, sur ce sujet, avec notamment ses Rencontres littéraires et sa Nuit de la poésie.

Jury du Prix de la littérature arabe
Président : Pierre Leroy, Directeur Général Délégué de Lagardère SA et Président-Directeur Général de Hachette Livre ; Nada Al Hassan, spécialiste du patrimoine culturel ; Mahi Binebine, peintre et écrivain ; Mustapha Bouhayati, directeur de la Fondation Luma à Arles ; Gilles Gauthier, ancien ambassadeur de France au Yémen, traducteur des livres d’Alaa El Aswany ; Kaoutar Harchi, écrivain ; Pauline Hauwel, Secrétaire Générale Adjointe de Lagardère SA et directrice de cabinet de Hachette Livre ; Houda Ibrahim, auteur et journaliste à Radio France Internationale (RFI) ; Alexandre Najjar, écrivain et responsable de L’Orient littéraire et Nathalie Sfeir, responsable de rayon à la librairie-boutique de l’IMA.

Bouchra KIBBOU

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